lundi 23 juillet 2007

sous la pluie


Je regarde la pluie tomber par la fenêtre ouverte, et je pense à ces vacances en Sardaigne qui approchent à grands pas (mercredi) et à ces souvenirs qui s'éloignent tout aussi vite. Un dimanche amoureux avec Y m'aura fait oublier toutes les mesquineries professionnelles et les garçons malveillants. Parfois, parfois, le bonheur ne tient vraiment à pas grand chose...

mercredi 18 juillet 2007

à celui qui ne m'a pas sauvé la vie


Le soleil revient. Ma mélancolie aussi : en cette période de doute professionnel et de langueur amoureuse, je n'arrive pas à me sortir de la tête que j'attends quelque chose d'autre, ou plutôt quelqu'un d'autre... Eternelle insatisfaction ? Déceptions répétées ? Ne suis-je capable de construire des relations saines qu'avec ceux qui partent au loin ? Finalement, la lâcheté de M., confirmée définitivement par un ami commun, m'a blessé plus que son désamour. Elle devient le symptôme d'une époque où ces amours - et pire ces amitiés - éjectables, remplaçables les unes par les autres, sont naturelles, communément acceptées. Cela a, bien sûr, fait rire V. quand je lui ai évoqué tout à l'heure mon goût pour les relations fidèles. Il m'a repris: loyales. Oui, si tu veux mais fidèles quand même, ai-je insisté : elles ont tant à voir avec la foi, et puis je crois à la fidélité morale.

J'aimerais que quelqu'un me mette sur la voie et donne un sens à cette suite d'événements épars qu'est ma vie - tout en sachant bien que c'est impossible, que cet autre vienne. Je me souviens alors de ce qu'écrivait Duras : "L'histoire de ma vie n'existe pas. ça n'existe pas. Il n'y a jamais de centre. Pas de chemin, pas de ligne. Il y a de vastes endroits où l'on fait croire qu'il y avait quelqu'un, ce n'est pas vrai il n'y avait personne." C'était dans "L'Amant", je crois.

dimanche 15 juillet 2007

le garçon de trente ans


Je ne le vois pas tout de suite. Il est sur le balcon et il parle à P., seul ami présent à cette fête où je ne suis décidément pas à l'aise. Nous regardons tous les trois les lumières encore allumées dans ce bel immeuble parisien qui nous fait face. Nous commentons les pas de deux jeunes femmes dont nous ne verrons jamais les visages. Elles se disputent, dit l'un. Regardez comme celle-là minaude, dit l'autre. Oh non, elles quittent la cuisine et passent hors champs. Vingt minutes plus tard, elles éteignent sagement la lumière, et puis c'est au tour de P. de s'éclipser, me laissant seul avec ce garçon de 30 ans.

Comment est-il ? Comme tous les garçons de 30 ans. Ni jeune, ni vieux. Il a déjà aimé, souffert, il en est revenu. Il sait être superficiel, juste ce qu'il faut dans ce genre de soirée. Il a sa vie, il s'est trouvé, ou bien il en est si près que c'est tout comme. Quand il séduit, il n'est ni insistant, ni maladroit. Il sait ce qu'il veut, mais il restera amical s'il ne l'a pas. Il est audacieux, quand même, il embrasse sur le balcon, ira même jusqu'à glisser une main dans la culotte du garçon qu'il drague - mais après un temps raisonnable d'approche car il maîtrise le tempo à la perfection. Il est sans complications, ne mettra pas trop d'enjeu, mais rien ne lui sera non plus indifférent. Elle est passée, sa période de séduction et de sexe frénétique. Il aime l'amour physique mais il préfère le faire (un peu) moins avec des garçons qui lui plaisent (un peu) plus. C'est le meilleur des amants possibles. Il n'a plus la maladresse des premiers attouchements, pas encore les faiblesses de ses grands frères. Sa peau est douce, mais pas lisse. Il dit les mots justes pendant l'amour. Il caresse bien, accepte qu'on le touche vraiment, relève la tête pour embrasser à intervalles réguliers. L'autre n'est pas un objet dans ses bras. C'est un corps certes, mais il lui offre cette tendresse particulière, gratuite, mâture, et lui montre qu'il est vraiment avec lui. D'ailleurs quand il entre en lui, il sait alterner les moments de lascivité et une violence nécessaire, il sait se servir de son sexe, impérieux mais qui ne fera jamais mal... Il mordille l'oreille de l'aimé, entre complètement pour mieux se figer immobile, joue jusqu'à être au bord de sortir et entre à nouveau complètement. Il veut faire jouir l'autre et peut attendre le matin pour jouir lui. C'est qu'il est généreux, le garçon de 30 ans.

lundi 9 juillet 2007

retour et détours


Le lundi matin. Comme un éternel recommencement. Comme une étrangeté à soi-même. Si déjà en temps normal, il a quelque chose de rouillé et de douloureux, après une absence, le lundi matin sonne comme une douce fatalité - c'est ici et maintenant et tu n'y échapperas pas. Après huit jours au festival de La Rochelle, une trentaine de films, trois restaurants de poissons avec P. un ami un vrai, un nouvel amour et quelques rêveries, me voilà de nouveau perché à Paris dans ma chambre blanche face à mon ordinateur. Comme si rien n'était arrivé. Oui, c'est vrai, je n'ai presque pas vu la mer à La Rochelle, mais j'ai vu l'immense série de Fassbinder "Berlin Alexanderplatz" - une invitation vers la capitale allemande tant désirée ? Sans doute car un voyage en appelle un autre qui en appelle un autre qui en appelle un autre qui... Fuir là-bas fuir, et se trouver si bien dans ce glissement du corps vers l'ailleurs...