dimanche 21 octobre 2007

nouveau départ


C'est sans douleur particulière mais avec une légère appréhension que je pars deux semaines travailler en Normandie, dans un endroit visiblement reculé, où l'introspection sera mon seul voyage.

Les derniers jours ont été marqués par un regain d'amour marital. Cela faisait longtemps que tant d'amour ne nous avait pas traversés. Entre son absence et la mienne, une semaine ensemble à New York aura tenu lieu d'écrin à cette cristallisation magistrale. Notre légèreté commune aurait pu nous mener au bout du monde. Et en un sens, elle l'a fait. Silence pudique.

Je me souviens aussi du beau noir et blanc charbonneux de Control, expérience doublement étrange puisque film vu avec M. qui cache de moins en moins son amour hystérique pour moi. De temps en temps, il détournait son visage de l'écran pour me regarder de ses yeux fous. Sur l'écran, un homme (connu, mais peu importe) hésite entre deux femmes, l'une qui lui dit qu'elle l'aime, l'autre qu'elle a peur de tomber amoureuse, et la musique, comme sortie des profondeurs, de Joy Division. Il voulait peut-être me demander de choisir. Mais j'aime le noir parce qu'il y a le blanc et vice versa. Alors je lui ai souri, ému, à la fin du film. J'avais envie de lui donner toute ma tendresse, de boire sa folie, d'apaiser ses peurs, et puis je me suis retenu pour ne pas qu'il tombe encore plus... Je l'ai regardé partir silencieux sans savoir s'il me pardonnerait de lui avoir un peu trop donné, sans savoir si je le reverrai. Silence pudique.

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