mercredi 5 décembre 2007

cauchemars


Il ne me reste que des bribes, des bribes et du noir.

Voilà trois jours que je dors mal. Mon dos souffre, se cale dans un trou, au coin d'une bosse, et puis je ferme les yeux. Je vois des lieux sombres. Mais je ne dors pas vraiment. Je suis éveillé. Je vois du noir encore. Je sens des corps humides et sales. Sexuels. Alors je me réveille à nouveau, à moitié, et je jouis. La chaleur étouffante de la chambre close, le bruit d'une goutte qui n'en finit pas de tomber dans la cuisine, je me tourne et je jouis. Face au vide du plafond. Je dors peut-être un peu, humide, et l'enfer recommence, je me réveille, et je jouis encore - comme toutes les heures de toutes les nuits. Sans doute sont à blâmer une lecture forcée - une sombre histoire de viol - et la trop grande liberté que me donne un lourd travail enfin achevé, un certain laisser-aller qui me voit passer beaucoup trop de temps à feuilleter les fantasmes et les corps de garçons inconnus - virtuellement du moins. Mon empathie, si souvent flattée, est aussi une prison, un lit sans fond dans lequel je me perds : trop obscurs garçons aux fantasmes malades, trop tristes heures, chair rance, regards torves, lumière sale, et ce bruit, ce silence pesant comme avant le vomissement.

La noirceur de ces fantasmes a si peu à voir avec mes espoirs éveillés. Il est 17h, c'est déjà la nuit, et je ne rêve que d'une chose, d'un regard, celui d'un garçon inconnu par exemple, un garçon qui m'aime et me comprend. Un regard doux comme des paupières qui se ferment.

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