samedi 26 mai 2007

à la surface


Train, hôtel, film, foule, alcool, film, sortir, villa, plage, petit matin, marcher, courir, bus, film, manger, film, dormir, alcool, etc. Flou, grand flou. Un îlot perdu loin de la linéarité de la vie parisienne, le temps volé au temps lui-même pour ces quelques jours à Cannes - 9 jours, une éternité. Se nourrir de champagne, souvent. Minauder bien sûr beaucoup. Fatigue, grande fatigue. La foule mercantile, la vulgarité du Sud et du monde entier dans une seule salle, une agression. Heureusement, j'aurais croisé pas mal d'amis et vu quelques beaux films.

Se souvenir.

Les scènes de sexe incroyablement drôles d'un film venu de Singapour (Pleasure factory).
La beauté de Lumière silencieuse de Reygadas. La caméra s'approche des visages et ressuscite les morts (premier plan : le lever du soleil en 7 minutes).
Le noir et banc du virtuose Homme de Londres de Béla Tarr.
Le grain, la caméra à l'affût des émotions sur le visage d'un enfant sans père dans le Tehilim de Nadjari.
La grâce du montage du nouveau Gus Van Sant (Paranoïd park) et ce plan sur les cheveux d'un adolescent coupable qui illuminent littéralement le spectateur - ou comment la psychologie est montrée de façon purement minérale.
L'émotion d'un James Gray, qui semble, comme tous ses films, écrit pour moi (We Own the night) : un polar sublimée en tragédie grecque, un film d'amour entre frères.

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