jeudi 31 mai 2007

pas sur la bouche


Nous ne le savons pas encore mais tout se passera dans la chambre. Première soirée depuis mon retour de Cannes, je suis fatigué, mal à l'aise - ces inconnus qui se connaissent si bien entre eux. Je me réfugie d'abord dans la cuisine, vite envahie, et puis dans la chambre des manteaux, un îlot préservé. Après quelques discussions plus intimes avec trois, quatre personnes, il reste avec moi, seul. On aurait pu se croiser mille fois, mais non, ce soir, c'est la première fois.

Une heure passe, des manteaux repris, d'autres déposés. Tout est flou sauf son sourire malin. Je suis dans le noir et je me laisse guider par sa voix, par la lueur de son regard posé sur moi.

Plus tard, de retour parmi la foule, j'ai bu et tout est plus facile. Je parle avec un groupe, lui avec un autre plus loin, mais il me tient toujours par le fil de son regard. Il doit partir. Je l'accompagne dans la chambre, manière si transparente de lui céder. Nous nous regardons, il demande mon numéro, il m'embrasse sur la joue, il hésite à partir, il m'embrasse à nouveau la joue - mais si près des lèvres -, il doit partir, son regard me brûle - je souris de ce feu enfin ravivé. Va-t'en, va-t'en, je n'ose pas ajouter : avant qu'il soit trop tard. Mais peut-être l'entend-il puiqu'il m'arrache un baiser - du bout des lèvres. Après son départ, son sourire reste accroché sur le mien. Oh oui, pars, pars, que je puisse t'aimer encore longtemps.

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