lundi 7 mai 2007

larmes éphémères et rage amère


Je n'ai pas ressenti le désespoir attendu. Au contraire, une forme de rage, de celle qui vous pousse à avancer. Le doute, si faible fut-il, était plus douloureux que la certitude. A présent, je suis libéré et armé. Quelque chose d'inconnu en moi a décidé de profiter comme s'il n'y avait pas de lendemain... Bien sûr, ce bouclier n'a qu'un temps mais, oserais-je le dire, quelle jubilation dans cette rage nouvelle et frondeuse.

I like the peace in the backseat, I don't have to drive, I don't have to speak, I can watch the country side and I can fall asleep.

Ai travaillé jusqu'à trois heures vingt, ai lu un demi scénario en anglais, ai bu du saint émilion 1994, ai acheté quatre CD - un vieux Belle and Sebastian, une résurrection d'Elliot Smith, les Artic Monkeys et Arcade Fire - que j'écoute là maintenant, ai acheté deux livres, ai mangé en neuf minutes, répondu à tous mes mails professionnels, me suis masturbé trois fois, lu à toute vitesse cent pages du nouveau Edmund White - comme quand j'étais adolescent -, suis allé nagé quarante-cinq minutes dans une nouvelle piscine, une alcôve transparente dans un square, faire des courses au monoprix de luxe - celui où je me damne quand je déprime - ai cuisiné du poulet au gingembre et au citron. J'attends Y, là maintenant.

My family tree's loosing all its leaves, crashing towards the driver's seat, the lightening bolt made enough heat to melt the street beneath your feet. Alice died in the night, I've been learning to drive my whole life, I've been learning.

Ce matin le métro était un convoi funéraire. Les passagers de 11h étaient sombres comme le ciel. Moi je ne pensais déjà plus à la politique. Ou alors je faisais semblant de ne plus y penser. Je me concentrais sur la musique et revivais ma nuit avec A.

Something filled up my heart with nothing, someone told me not to cry. But now I'm older, my heart's colder, and I can see that it's lie.

Par provocation, j'avais enlevé mon t-shirt pour dormir, et comme la fois précédente, sur son épaule, je m'étais endormi devant le film que je ne revoyais que pour lui puisque je l'avais déjà visité plus de dix fois. Nos Années sauvages, la nuit du vendredi, c'était sur ton épaule. Plus tard, nos deux corps tendrement jouaient dans le lit à dessiner des figures inédites. C'est toi qui t'es collé à moi d'abord. C'est toi qui m'a pris la main. Et puis tu as bougé. Je me suis serré contre ton dos, j'ai senti fort ton odeur. J'ai rêvé que tu étais parti, je me suis réveillé, et tu étais toujours contre moi. Je n'ai pas cherché à avoir plus, je savais que tu ne voudrais pas, et rien n'est moins désirable qu'un garçon sans désir, alors j'essayais juste de cacher mon érection. Bander toute une nuit, ça fait un peu mal à la fin. Mais bon j'avais compris un peu plus tôt. Tu m'avais cité un extrait de Gide - que tu m'avais envoyé le premier jour, celui de notre rencontre - et tu m'avais dit ta peur des relations éphémères, que le sexe pouvait tout tuer, et que bien des fois tu aurais voulu laisser une chance à une histoire éteinte trop tôt par un échange physique.

I guess we'll just have to adjust. With lightening bolts a glowing I can see where I am going.

J'aimerais que A. me regarde avec l'amour dont il n'est pas capable. J'aimerais créer cela en lui. Orgueil, péché d'orgueil. Je n'ai pas encore souffert pour lui. Ce n'est pas tellement lui qui me trouble, c'est notre relation. Je n'arrive pas à la nommer. Alors chaque rencontre est une expérience, nouvelle et unique. Tourner autour d'un corps, d'un visage. Il aime mon sourire. C'est la seule chose qu'il m'ait donné. Répété. Presque à chaque fois. Aujourd'hui je n'ai pas souri. Je n'ai pas pleuré non plus - pourtant il y aurait de quoi. J'ai un peu écrit. Là, maintenant.

If you still want me, please forgive me, because the spark is not within me, it's not within me, it's not within me. You gotta be the one, you gotta be the way your name is the only word I can say.

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