lundi 2 avril 2007

été précoce


Il est 12h30. Profitant du mot "douceurs" au beau milieu d'un texte d'Aristophane, JM réveille ses élèves hellénistes affamés en leur évoquant un ami (moi !) capable d'interrompre la plus intellectuelle des conversations pour préparer un fondant au chocolat. Et l'un d'entre eux d'ajouter : "Eh bien maintenant, monsieur, je sais comment devenir votre ami." A n'en pas douter, il deviendrait aussi le mien... Une fois pour toutes, mon péché n'est pas la luxure mais la gourmandise. Je goûte à mes amants comme à des mets délicieux, chacun m'évoquant un repas, un plat, une douceur... Il paraît même que j'aime comme je mange - mais passons les détails graveleux.

Curieusement, peut-être parce que Y. part en voyage, certainement parce que j'ai beaucoup de travail, je décide d'entrer dans une période de fidélité et même d'ascétisme. Comme il se doit dans ces cas-là, je sors, indifférent, et obtient un succès inédit qui éprouve cruellement ma volonté. Je rejoins deux amis charmants dont l'un me vole un baiser, je croise par hasard trois anciennes conquêtes dont un garçon, pas vu depuis 4 ans, qui faillit être mon premier amant mais auquel je n'ai jamais goûté, je subis les assauts d'une tablée d'inconnus dissertant sur ma pilosité et mon âge supposés, et je rentre enfin, seul, soulagé, soulagé d'être seul, quand, dans le bus de nuit, une belle jeune fille me lance des oeillades sucrées... Le lendemain, après une promenade sur les quais et un film français délicieux avec Au*, je me rends à une dépendaison de crémaillère où la soeur du dépendu (que j'ai aimé et qui me l'a bien rendu) jette son grappin sur moi ; elle s'écrie, ivre au champagne à 18h30 : je crois que tout le monde est pédé à part toi - renoncer à sa sexualité a parfois des conséquences bien curieuses. Je remonte du 9e au 18e, harassé par tant de tentations, mais avec un très joli garçon, un presque voisin que je viens de rencontrer à cette soirée. Au moment de nous séparer, au carrefour peu romantique de Château Rouge, j'ai envie de briser pour lui mon voeu de chasteté, mais il me plaît trop pour que je l'attache à un tel échec, alors nous nous séparons d'un sage baiser sur la joue. Argh, combien j'aurais aimé l'aimer et tout entier le dévorer ! A peine rentré, je compense - et me récompense - en faisant flamber une banane au whisky...

2 commentaires:

Anonyme a dit…

ouhaou... j'aime ton "écriture"

love streams a dit…

mais qui es-tu, monsieur ouhaou ?