lundi 26 mars 2007

le pas de trop


Se reprendre. Il faut se reprendre. Après le paradis de l'île, plus dure fut la chute. Jour de Vénus. Lumière rouge d'une boîte encombrée d'âmes damnées et jadis aimées. Malaise. Regards torves. Un autre, il y en aura toujours un autre. Désespoir. Whisky. Whisky. Vodka. Whisky. Tu veux qu'on aille chez toi ? Si tu veux. Tu veux me prendre ? Si tu veux. Puis le matin : tu veux que je te prenne ? Si tu veux. Et le soir : qu'est-ce que tu veux manger, ça ou ça ? Ce que tu veux. On prend quelle ligne ? Comme tu veux. Tu préfères y aller à pieds ? Si tu veux. Tu as froid ? Je ne sais pas. Non, ça va.

Et cette voix qui crie en moi : j'ai froid, je meurs de froid, je suis en train de mourir. Et pendant l'amour, cette impression que rien ne changera, que cela soit fait ou pas. Que ni ce baiser, ni ce mot, n'y changeront rien. Que demain nous serons les mêmes, toujours les mêmes, qu'il n'y a plus, qu'il n'y aura jamais plus de nécessité. Si tu veux, comme tu veux, puisque je n'existe plus.

Alors, je m'écoute répondre de loin - cette indécision nouvelle qui est la mienne, dans laquelle je me suis laissé couler.

Ah ! L'aventure, l'aventure, l'avventura... Voilà ce que j'ai aimé, là-bas, dans ton île, C*, la douceur de la nécessité, être à sa place, profiter et vivre. Mais le bonheur ne se raconte pas. On ne voit le blanc du drap qu'une fois qu'il est taché...

2 commentaires:

Anonyme a dit…

oh, j'ai comme l'impression de comprendre trop bien ce non-dit qui en dit long... et vous souhaite de reprendre pied rapidement.

love streams a dit…

Comme c'est gentil (mignon, si j'osais)... Heureusement, mes crises sont aussi intenses que fulgurantes... Demain, je me réveillerai le sourire aux lèvres - je l'espère, du moins...